La Présidence française de l'UE (PFUE), comment ça marche ?

La France prendra la tête du Conseil de l'Union Européenne pour six mois au 1e janvier 2022. Nous avons demandé à l'eurodéputée mayennaise Valérie Hayer de nous expliquer comment et pourquoi.

Publié : 24 décembre 2021 à 16h23 par Coralie Juret

Valérie Hayer est eurodéputée LREM au Parlement Européen

Crédit : Valérie Hayer

Dans une semaine, la France prendra la présidence de l'Union Européenne. Un mandat de six mois à la tête du Conseil de l'Union, qui démarre le 1e janvier 2022 à la suite de la Slovénie, dans le cadre de la présidence tournante de l'UE. La dernière présidence française de l'UE, c'était en 2008 sous Nicolas Sarkozy. Nous avons demandé à l'eurodéputée mayennaise Valérie Hayer comment ça marche.



 


Qui préside ?


 


"La plupart du temps c'est l'ambassadeur, le représentant permanent de la France qui assumera les réunions, qui sera chargé de finaliser les négociations, d'arrêter la position des Etats membres au sein du Conseil et de les représenter dans les négociations avec le Parlement européen", explique la co-présidente du groupe Renaissance au Parlement européen. "Le Président de la République assumera un rôle de vision politique et de portage politique des priorités françaises et européennes dans ces six mois".


 


Quelles priorités pour la présidence française ?


 


Au titre des priorités françaises, la parlementaire mayennaise cite la régulation des Gafam (Google Apple Facebook Amazon Microsoft), une défense européenne ou encore une taxation carbone des produits aux frontières. "En Europe on a des normes environnementales nécessaires pour répondre au changement climatique. Mais on a aussi des produits fabriqués à l'autre bout du monde qui ne sont pas soumis aux mêmes normes. Nous ce qu'on dit c'est que quand ils entrent sur le marché européen, ils doivent être soumis à des droits à polluer, payer quelque chose pour répondre aux objectifs environnementaux et ramener de la compétitivité à nos entreprises qui elles répondent à nos normes environnementales".


Un dossier poussé par la France depuis Jacques Chirac, sur lequel les négociations devraient aboutir dans les six mois, indique Valérie Hayer. Une présidence très politique donc, mais aussi soumise à un devoir de neutralité pour le pays qui représente les autres Etats membres comme l'explique la Mayennaise : "il devra aussi être le porte-voix de la position des 26 autres Etats membres qui n'ont pas forcément la même approche. Donc c'est du leadership, et cette capacité à travailler en commun, à chercher le compromis pour que chacun des Etats membres et le Parlement européen puissent trouver des solutions qui conviennent à tout le monde".


 


Et l'élection présidentielle en France alors ?


 


Un exercice périlleux, dans un contexte de crise sanitaire et de tensions entre la Russie et l'Ukraine, et avec le Royaume-Uni post Brexit, entrecoupé par l'élection présidentielle française en avril. Ça ne devrait pas perturber une présidence européenne qui se prépare en réalité très longtemps à l'avance, assure l'eurodéputée mayennaise... à moins que le nouveau président français ne partage pas la vision pro-européenne d'Emmanuel Macron.