Laval. Visite du chantier des halles gourmandes, des commerçants bientôt connus

"Ça commence à prendre forme de manière très concrète", se satisfait Bruno Huet, l'architecte du projet. Dans un an, presque jour pour jour, les Lavallois pourront, enfin, s'adonner aux gourmandises des halles. En attendant, le chantier avance et les habitants pourront y voir plus claire sur le visage de ce lieu et ceux qui viendront s'y installer. 

Une teinture claire à l'extérieur

"A la rentrée, on aura une idée de l'armature et des dimensions. Le retour de congés pour certains va marquer un avant et un après", prévient le maire Florian Bercault. Sur la place du 11-Novembre, les éléments sortent gentiment de terre comme ce mur en béton de site sur la façade, du côté de la Cours de la Résistance. "C'est la première strate, plutôt technique, qu'on voulait rendre pérenne dans la manière d'être urbaine. Ensuite, le bois apparaît au-dessus de ce béton", explique l'architecte. Ce mélange de sable et d'agrégats, issus pour une partie de Saint-Fraimbault-de-Prières, a pour objectif "d'évoquer l'historique archéologique du lieu avec ce voile stratifié qui marque les différentes époques du lieu", poursuit Bruno Huet. 

Sur les autres façades du bâtiment, l'architecture bois s'imbriquera dans le béton de site avec plusieurs ouvertes, "il y a des fenêtres ouvrantes pour venir chercher les bons produits des halles tant par l'extérieur que par l'intérieur", précise Florian Bercault. Un prototype a été présenté. "La structure principale est composée d'épicéa, d'Europe de l'Est, et dans ses façades ds pins Douglas français", présente l'architecte. Plusieurs teintes ont été essayées. "On a choisi une teinte légèrement miel, plutôt claire. Elle se rapproche de la teinte de l'épicéa, ce qui fait qu'entre le pin Douglas avec un glacier à l'huile de lin aux finitions teck, on va avoir une harmonie des bois, qui permet d'être conforme à la promesse originelle du projet qu'on dessiné à l'époque du concours". Un mariage qui permettra aussi de pérenniser l'état de la structure. "L'intérêt d'un glacier à l'huile de lin, ça retarde le vieillissement, ça organise la patine, même avec des façades exposées différemment", rassure l'architecte. Des bavettes ont aussi été ajoutées pour écouler l'eau plus facilement. 

C'est l'entreprise LP Belliard de Gorron qui est en charge de la charpente où 15 à 20 personnes sont mobilisées sur le chantier. "C'est d'une complexité assez importante avec des grands portes à faux qui vont dessiner l'entrée des halls", décrit Antoine Belliard, responsable du site. Dans l'atelier, l'ensemble des pièces, nécessaires à la structure, sont déjà préparées. "On va venir les assembler pour faire des poutres de grandes portées et recréer les formes dont on a besoin". Ces poutres seront livrées en juillet. "On démarrera les travaux au sol avec des modules qui seront assemblés, 31 mètres de long sur 3,5 mètres de large, préparés au sol et qu'on viendra gruter d'un seul bloc courant l'été". Une méthode qui permettra de limiter le temps d'intervention sur le site pour laisser la place aux couvreurs. Au total, cela va nécessiter 4 mois de travaux pour la charpente et le bardage. 

Des restaurateurs connus cet été

L'ouverture est prévue pour fin juin 2025, mais il reste encore quelques secrets à percer, notamment le nom des commerçants qui s'y installeront. Le maire a déjà précisé qu'entre 10 et 12 commerces de bouches (NDLR: boulangerie, poissonnerie, etc...) et de stands traiteurs devraient régaler les papilles des Lavallois, 6 jours sur 7. "Ils seront sélectionnés dans les prochains mois avec un appel à manifestation d'intérêts lancé cet été", précise Florian Bercault. La priorité sera donnée aux occupants des halles actuelles. "La priorité leur sera donnée, mais il y aura un loyer et des exigences pour avoir une cohérence d'ensemble. Ça a du sens, ça sera l'emplacement numéro un de la ville. Ça pourra que doper leurs chiffres d'affaires, leurs clientèles et valoriser les excellents produits qu'on y retrouve".

En revanche, les Lavallois connaîtront dès cet été le nom du café au rez-de-chaussée et du restaurant à l'étage dans lesquels ils pourront boire et manger 7 jours sur 7. "On a au moins 5 candidats avec des propositions, soit que pour la partie basse, soit que pour la partie haute ou des opérateurs qui se positionnent pour prendre l'ensemble. Pour l'instant, on est ouvert. C'est vraiment le projet gustatif, culinaire, l'accessibilité des prix et la plus-value qui pourra être apportée par rapport aux commerçants du centre-ville", relate le maire. 

Un autre point reste à éclaircir, l'aspect économique. Des droits de terrasses, de places et un loyer pour les parties café et restaurant seront demandés, mais rien n'a encore été défini. "Les loyers seront des loyers de marché", précise Florian Bercault, et le maire l'assure, "le café sera pris en juin 2025".