Lion d'Angers. Le gérant de l'ex-Café des sports dénonce des "méthodes de mafiosis"
Après le tag "Fachos dehors" inscrit sur l'ex-Café des sports au Lion d'Angers, le nouveau gérant Louis Guimon, ex-membre du groupe d'extrême droite L'Alvarium, dénonce des "méthodes de mafiosis". Il lève aussi le voile sur son projet.
Publié : 10h29 - Modifié : 10h37 par Alexis Vellayoudom
"Facho dehors" a été tagué sur Le Café des Sports
Crédit : Alexis Vellayoudom
Il s'était peu exprimé depuis le début de l'affaire, mais après le tag "facho dehors" inscrit récemment sur son local, Louis Guimon, gérant de l'ex-Café des sports a décidé de parler. Lassé, explique-t-il, par les attaques directes du collectif qui s'oppose à son installation. C'est de l'étranger qu'il nous a accordé quelques minutes.
"Le collectif s'amuse à souffler sur les braises"
Révolté par le tag sur son futur café, le jeune homme de 25 ans vise directement le Collectif Bien Vivre Ensemble au Lion d'Angers. "Le collectif s'amuse à souffler sur les braises. Quand ils ont écrit "désormais, place aux actes", on comprend ce qu'ils ont voulu dire. On les connaît ces méthodes de mafiosis locaux". Il regrette la neutralité de la mairie du Lion d'Angers. "L'action de la mairie est incomplète. Elle me met sur le même plan que ce collectif qui agit violemment. J'aimerais qu'elle ne soit pas neutre". Et pour lui, il n'y aucun doute, ce collectif est mené par des militants d'extrême gauche et antifascistes. Il craint que ça aille plus loin. "Chez des amis du bar Le Bazar à Angers, ça a commencé par des tags, puis du vandalisme complet à l'intérieur des locaux. J'ai peur que ça finisse pareil". En effet, au lendemain des élections européennes, un groupe d'antifascistes avait pris l'établissement pour cible, soupçonnant une cellule du groupe identitaire de l'Alvarium.
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C'est la même crainte qui a poussé les opposants à lancer le Collectif. Ils pointent du doigt le passé de Louis Guimon, ex-membre de l'Alvarium, association d'extrême droite dissoute par le gouvernement en 2021 pour incitation à la haine et implication dans des faits de violence, affilié aux nébuleuses identitaires locales. "J'assume mon passé, mais parce qu'on a fait partie de l'Alvarium, on ne peut plus rien faire ?", interroge le jeune homme. Ces "on", ces "notre" employés tout au long de l'entretien, laisse entendre que les "connaissances" de l'Alvarium ne sont jamais très loin. Transmis à une source, notre numéro a transité dans la nébuleuse pour finalement atterrir dans celle de Jean-Eudes Gannat, fondateur de l'Alvarium, condamné pour injure publique en raison de l’origine, l’ethnie, la nation, la race ou la religion. C'est lui-même qui va transmettre nos coordonnées à Louis Guimon.
"C'est un territoire stratégique"
Fréquentation assumée, que va devenir alors l'ex-Café des sports ? Un Alvarium II ? "Non", affirme Louis Guimon. "Notre implantation n'est pas pour un projet politique". Cependant, des similitudes subsistent puisque l'établissement va devenir un café associatif comme l'Alvarium avant lui. "On ne veut pas de propagande politique", martèle le gérant. "Nous ce qu'on veut, c'est un lieu qui défende le terroir local, les produits du coin. C'est une association de valorisation de l'identité angevine. On veut refaire vivre notre identité régionale de l'Anjou, nos racines angevines et permettre à nos connaissances de sympathiser. On veut réanimer la flamme Angevine". Un cadre associatif qui pourrait rapidement devenir une société à but commercial selon les mots de Louis Guimon.
Alors pourquoi Le Lion d'Angers ? L'Angevin de 25 ans ne s'en cache pas : "c'est un territoire stratégique". Entendez par là, que la droite identitaire est déjà bien implantée dans le secteur. L'association SOS Calvaire, qui oeuvre dans la restauration et l'entretien des calvaires, oratoires et chapelles, est installée au Lion d'Angers. L'élevage porcin Les Blancs de l'Ouest, géré par d'anciens membres de l'Alvarium, est à Chazé-Henry ou encore le traiteur La Flamme angevine à Sainte-Gemmes d'Andigné. "La gauche et l'extrême gauche sont minoritaires dans ce coin. Il [le collectif] dit parler au nom de la population en tentant de se faire passer pour la majorité bien-pensante et en utilisant le terrorisme des mots, mais nous les gens nous ont bien accueillis. On a eu des échanges cordiaux et sympathiques". Rien n'est fait au hasard, mais véritablement sans projet politique ?