Marie-Aimée Gaspari, nouvelle préfète de la Mayenne, a pris ses fonctions
Après une carrière dans la justice et à la Cour des comptes, Marie-Aimée Gaspari prend son premier poste de préfète en Mayenne.
Publié : 7 février 2023 à 12h41 - Modifié : 7 février 2023 à 13h02 par Alexis Vellayoudom
En Mayenne, Marie-Aimée Gaspari prend son premier poste de préfète
Crédit : Alexis Vellayoudom
Elle est la quatrième femme à devenir préfète de la Mayenne. Marie-Aimée Gaspari a pris ses fonctions ce lundi 6 février. Hier matin, elle a déposé la traditionnel gerbe de fleurs devant le monument aux morts, puis rendu hommage à Claude Erignac, seul préfet assassiné dans l'exercice de ses fonctions. "C'était il y a 25 ans", lâche Marie-Aimée Gaspari.
Une carrière à la justice et la Cour des comptes
Marie-Aimée Gaspari succède à Xavier Lefort, nommé préfet de la Guadeloupe. Un homme qu'elle a connu dans ses fonctions précédentes : "pour ne rien vous cacher, on s'est côtoyé à la Cour des Comptes en 2012 et 2015", confie-t-elle. Son parcours s'est concentré dans le Sud de la France. Elle l'avait d'abord menée dans la justice, à plusieurs postes de Procureur de la République, à Marseille, Nanterre puis Paris, comme rédactrice au Bureau du droit économique et financier, à la Direction des affaires criminelles et des grâces du ministère de la Justice et par la suite comme substitut du Procureur de la République au Pôle économique et financier du parquet de Paris. "J'ai travaillé sur beaucoup d'affaires. J'ai été marquée par les affaires sur l'humain. Dans celles qui ont eu une résonnance médiatique, il y a l'affaire Air Lib, des faits de fraudes fiscales qui ont provoqué le licenciement collectif de 3 200 salariés", se souvient la préfète mayennaise.
Par la suite, elle va rejoindre la Cour des comptes. "J'avais le goût de la gestion des politiques publiques. Mon travail était de contrôler l'activité de l'administration. J'ai un parcours professionnel de cultures variées et tourné vers l'intérêt général", souligne Marie-Aimée Gaspari. Alors quand on évoque le dernier rapport de la Chambre régionale des Comptes sur le département de la Mayenne, forcément, ça lui parle : "je prendrai connaissance des travaux de la Chambre sur la gestion des finances par le Département", assure la préfète.
"Très heureuse de venir en Mayenne et de découvrir ce département, ça pique ma curiosité"
Marie-Aimée Gaspari arrive de la chambre régionale des comptes d'Occitanie. Une carrière bien remplie, alors pourquoi venir dans le corps préfectoral ? La préfète répond : "j'ai toujours été en relation avec le corps préfectoral. C'est une fonction qui était au sommet pour moi, car on a une vision à 360° degrés et vous agissez sur tout le champ". Sa nomination en Mayenne arrive donc à point : "c'est une fierté. Je veux être une femme de terrain, aller à la rencontre des élus de la société civile, de dialogue, être à l'écoute et être une femme d'action. Je veux avoir une influence réelle et directe. Parcourir le dernier kilomètre vers le citoyen".
Pour ce qui est de la Mayenne, c'est une découverte : "j'ai eu l'écho d'un département dynamique avec un tissu économique et industriel extrêmement innovant. Un secteur agricole très présent. Un département dans lequel l'État et les élus travaillent très bien ensemble et dans lequel il fait bon vivre. La ruralité, je connais, j'ai des origines corses, d'un tout petit village de 70 habitants donc je connais les problématiques". "Après, il faut me donner le temps de découvrir le territoire et ses enjeux. À traiter, il y aura forcément la problématique des coûts de l'énergie, la transition écologique, l'accès aux soins et aussi l'emploi avec une particularité, c'est la difficulté à trouver de la main d'oeuvre", énumère la préfète.
Dans les prochaines semaines, plusieurs rencontres sont programmées avec les acteurs locaux. Sa carrière préfectorale débute aussi avec la manifestation contre la réforme des retraites à Laval ce mardi. "C'est la vie démocratique qui s'exprime. Je suis attachée à ce que ça se déroule dans le calme et la sérénité. Il n'y aura pas de délégation reçue, car il n'y a pas eu de demande", conclut la préfète.