Obésité pédiatrique : de l'activité physique adaptée en Mayenne pour lutter contre la maladie

Depuis le mois d'octobre, trois adolescents sont suivis au Centre hospitalier de Laval par un pédiatre et médecin du sport pour leur réapprendre à bouger.

Publié : 3 décembre 2021 à 17h46 par Coralie Juret

Le Dr Lucas Jeusset, l'éducatrice Nathalie Bouleau et la diététicienne Manuela Legendre.

Crédit : CJ

A Laval, l'hôpital met en place un programme de Réhabilitation à l'effort dans le surpoids et l'obésité pédiatrique, le RESOP 53. La sédentarité, les écrans, l'alimentation, ainsi que des facteurs sociaux et génétiques sont à l'origine de cette maladie qui toucherait 300 à 350 jeunes Mayennais, selon les chiffres de l'Agence régionale de santé extrapolés à l'échelle du département.


Leur redonner le goût du sport, c'est leur permettre d'être "acteur de leur maladie" au quotidien, explique le Dr Lucas Jeusset. Avec une équipe pluridisciplinaire, le pédiatre et médecin du sport prend en charge quatre à six enfants de 8 à 16 ans pendant douze semaines, à raison de deux séances hebdomadaires. 


"Notre programme est surtout axé sur des séances d'activité physique, autour se greffent des consultations de pédiatrie, diététique et psychologie pour prendre en charge l'enfant dans sa globalité. L'idée c'est vraiment pas de perdre du poids mais de se sentir mieux dans sa peau et de prendre du plaisir à bouger". Ne dites pas "faire du sport", car l'objectif n'est pas la compétition mais la lutte contre la sédentarité, et que l'enfant ait une activité physique régulière.


 


"Il y a une appréhension très forte à l'activité physique"


 


Sur le tapis de course, le vélo ou le bassin de l'espace balnéo, les trois adolescents de 11 à 13 ans sont encouragés par Nathalie Bouleau. Le surpoids peut entraîner une désadaptation musculaire, des problèmes de coordination, et pour eux "tout paraît insurmontable". L'éducatrice en activité physique adaptée va leur redonner le goût de l'effort, et confiance en eux"Leur faire comprendre qu'il faut qu'il acceptent la difficulté. L'activité physique, ça entraine de la fatigue musculaire, on transpire, on a chaud, on a mal, il y a des douleurs... ils vont l'accepter à partir du moment où ils vont voir qu'ils progressent".


Après un mois et demi de suivi, les trois jeunes courent plus de dix minutes consécutives "alors qu'on est parti de la marche", se félicite Nathalie Bouleau. "Et l'idée c'est bien d'arriver à 25-30 minutes de course".


Une action "coup de poing" sur douze semaines en petit groupe pour débuter une prise en charge sur le long terme, avec de l'activité physique régulière qui pourra être poursuivie dans des clubs partenaires, grâce à un partenariat avec le Comité départemental olympique et sportif (CDOS). Cette offre d'activité physique adaptée existait déjà pour les adultes, mais pas pour les enfants.


Le RESOP 53 est ouvert aux enfants de 8 à 16 ans qui n'ont pas de suivi, ou besoin d'une alternative, qu'ils soient orientés ou non par des professionnels ou médecins. A un âge où ils sont "encore malléables", et où l'on peut impliquer leur entourage familial, indispensable pour la réussite. A l'issue du programme, les jeunes patients sont suivis tous les trois mois pendant l'année qui suit. La continuité est organisée avec leur médecin traitant ou pédiatre.