Cossé-le-Vivien. Une nouvelle école d'électronique pour répondre au manque de main d'œuvre
La Tech up academy a été créée fin octobre, tout près de l'atelier de l'entreprise Selha, à Cossé-le-Vivien. Douze alternants y préparent un diplôme d'électronicien de montage, contrôle et maintenance. Un secteur d'activité où ils n'auront aucun mal à trouver un emploi, à la sortie de l'école.
8 novembre 2024 à 10h36 - Modifié : 12 novembre 2024 à 12h00 par Marie Chevillard
À Cossé-le-Vivien, l'entreprise d'électronique Selha formait déjà plusieurs de ses collaborateurs en interne. Mais elle vient de créer sa propre école, la Tech up academy : elle a ouvert le lundi 28 octobre pour 12 alternants, qui préparent en un an le titre professionnel d’Électronicien de montage, contrôle et maintenance. Parmi ces alternants, beaucoup de femmes, âgées de 20 à 50 ans, en reconversion professionnelle pour la plupart. "On peut arriver ici et partir de zéro, assure Lise Theil, la directrice pédagogique de l’école. Ce qui compte, c'est la motivation et l'envie de s'investir dans une formation dans le secteur industriel pendant un an."
Une formation pratique et immersive
Ils suivent un rythme bien précis : deux semaines au centre de formation à Cossé-le-Vivien, et huit semaines en entreprise. Au sein même de Selha group, mais aussi chez Cofidur à Laval, Axis électronique à Changé, ou encore Emka Electronique à Noyant-la-Gravoyère, dans le Nord du Maine-et-Loire. Certains des alternants ont d'ailleurs réalisé des stages de quelques mois avant même le début de la formation, pour confirmer leur projet, toujours dans l'optique d'être très immersif, souligne Lise Theil. "Ils ont à disposition des outils qu'ils vont retrouver sur leur poste de travail : une loupe, une binoculaire, un fer à souder, de l'étain... Ça permet d'avoir ces repères entre la formation et leur poste en entreprise".
Le centre de formation est vraiment accolé à l'atelier de Selha, un choix qui ne doit rien au hasard. "On peut leur montrer concrètement l'application de ce qu'ils apprennent. Les alternants peuvent voir aussi que ce qu'on exige d'eux pendant la formation, ça va avoir des conséquences immédiates dans la qualité des produits qu'on fabrique pour nos clients."
Une fois diplômés, ils pourront travailler en tant qu'électronicien, en câblage ou carte électronique, ou en opérateur test, dans le secteur de la santé, l’aéronautique, la défense... Parmi les alternants, Blandine, 38 ans, travaillait auparavant dans le nettoyage alimentaire. "J'ai décidé de faire une reconversion professionnelle, après un arrêt de travail, en me disant 'pourquoi pas'. Je suis maman de trois enfants, ce n'est pas simple d'arrêter mais ça m'a rassuré de savoir qu'il avait une formation". Après une dizaine de jours, elle se réjouit d'un apprentissage qu'elle "pensait plus dur. Comme je n'ai pas trop confiance en moi, j'apprécie le fait qu'on nous explique bien tout, du début à la fin." Embauchée en alternance à Emka Electronique, comme une autre de ses camarades, Léa, elle est assurée qu'on lui propose un poste à la fin de sa formation : "ça aussi, c'est rassurant".
Des emplois à la clé
Ce ne sera pas forcément le cas pour chacun(e) d'entre eux, mais le secteur de l'électronique est dans tous les cas "très dynamique, appuie Lise Theil. Il y aura certainement des postes à la sortie, dans leur entreprise ou ailleurs : les entreprises qui se sont investies dans cette formation-là, ce qu'elles souhaitent, c'est capitaliser sur cet investissement en formation, cet investissement humain." Et ce, alors que les sociétés dans ce domaine ont "des difficultés à trouver des formations dans la filière".
L’ouverture de la Tech up academy a été permise notamment par une subvention de l’Etat de 3 277 550 euros sur trois ans, accordée au GIP CEI de Redon, auquel est lié l'ESTI (Ecole supérieure des technologies industrielles) et Selha Group, qui se sont associés pour le lancement de l'école de formation (ayant reçu une partie de cette enveloppe). Les prochains recrutements, eux, commenceront au printemps prochain.