EN IMAGES. L'échange tendu entre les salariés de Michelin et le Ministre Marc Ferracci
Ce vendredi, le Ministre délégué, en charge de l'Industrie se rendait à Cholet pour rencontrer les représentants des syndicats et les salariés de l'usine Michelin. Il a dû faire face à une foule en colère.
8 novembre 2024 à 15h02 - Modifié : 8 novembre 2024 à 15h16 par Alexis Vellayoudom
Elle était attendue, mais pas forcément pas les salariés. Ce vendredi, le Ministre délégué, en charge de l'Industrie Marc Ferracci était en déplacement à Cholet. Il s'est d'abord entretenu avec les représentants des syndicats, les élus de territoire et les autorités locales en sous-préfecture de Cholet. Puis, il s'est rendu devant l'usine Michelin où les 955 salariés ont monté un piquet de grève depuis mardi après l'annonce par le Groupe Michelin de son intention de fermer les deux sites de Vannes et Cholet, soit la suppression de près de 1 254 postes.
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"L'action du gouvernement, c'est avant qu'on la veut"
À son arrivée, le Ministre a dû faire face à une foule en colère. Sous les huées, "Michelin assassin", "tu sers à rien", "regarde-nous", Marc Ferracci a tenté de revenir sur ces engagements avant d'être une première fois interpellé par une déléguée syndicale de Sud. "Ça fait un an que le discours doit être prêt, parce que Michelin, ça fait un an qu'ils savent qu'ils vont fermer". Dans le chahut, le Ministre délégué, en charge de l'Industrie a insisté sur un point. "Vos représentants m'ont alerté sur la nécessité de trouver des solutions à chacun, mais sur le territoire. On sait qu'une mobilité, c'est difficile, parfois d'insupportable pour les familles, les conjoints et les enfants. L'engagement que j'ai demandé à Michelin, c'est de limiter de manière drastique ses obligations de mobilités". "L'action du Gouvernement, c'est avant qu'on la veut", lui a rétorqué l'un des salariés.
Dans la foulée, Marc Ferracci a tenté de dialoguer avec les salariés. Un délégué CGT entame la discussion : "moi, ce qui m'a choqué, c'est pas la fermeture, c'est plus ce qu'ils nous proposent. On a des familles, des responsabilités sur le dos". "Cette décision, elle vient de loin. Maintenant, elle doit s'accompagner de manière substantielle. Vous avez dit des miettes, moi, mon engagement, c'est que ça ne soit pas des miettes sur les mesures de reclassement, sur l'indemnisation et sur le soutien aux salaires", lui promet le Ministre. À côté, Sarah, représentante des salariés, l'interpelle. "Vous pensez quoi des 60 ou 40 % de la production qui partent en Pologne ou en Italie ?". "Michelin doit assumer sa décision en expliquant les raisons économiques. Et ce que je comprends, c'est que les raisons économiques ne vous ont pas été présentées. Je pense que la manière dont ça a été annoncée n'est pas acceptable. Je pense qu'ils auraient dû venir vous regarder dans les yeux et vous expliquer la question de leur stratégie", lui répond Marc Ferracci.
Le Ministre délégué à l’Industrie Marc Ferracci est accueilli par des salariés de #Michelin en colère à #Cholet pic.twitter.com/dKgXGMGSSv
— Oxygène Radio (@Oxygene_Radio) November 8, 2024
Une visite éclair, qui s'est terminée sur une foule criant à l'union "dégagez, dégagez", et dont n'attendaient rien les salariés. Comme Gaëtan Winglarz, confectionneur chez Michelin depuis 12 ans. "C'est de la communication. On a eu le droit à d'autres partis politiques qui sont déjà venus. On sait très bien qu'il est venu pour se montrer et soi-disant nous montrer qu'il est avec nous, mais on sait très bien que ça ne bougera pas". Les syndicats veulent poursuivre le mouvement. L'intersyndicale a même prévu de descendre devant le siège du groupe à Clermont-Ferrand. De son côté, la direction souhaite "remettre tout le monde au travail" dès la semaine prochaine.