Laval. Plus de 500 manifestants demandent "plus de moyens pour l'école publique"

A l’appel de l’intersyndicale, plus de 500 personnels de l'Education nationale ont manifesté ce midi à Laval, pour exiger une meilleure rémunération, une annulation des suppressions de postes à la rentrée prochaine et plus de reconnaissance pour leurs métiers.

Publié : 1er février 2024 à 18h03 par Marie Chevillard

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Plus de 500 manifestants ont défilé à Laval, de la bourse du travail à la cité administrative.
Crédit : Marie Chevillard

Enseignants, Atsem, AESH, lycéens... tous ont répondu à l'appel de l'intersyndicale en fin de matinée à Laval, pour demander plus de moyens pour l'école publique. Plus de 500 manifestants se sont réunis devant la Bourse du travail, avant de se rendre en cortège jusqu'à la Direction des services départementaux de l'Éducation nationale, à la cité administrative.

 

17 postes supprimés en septembre

 

Parmi les nombreuses revendications, l'annulation des suppressions de classes à la rentrée prochaine (24 classes et deux écoles pourraient fermer, selon les premières annonces) et des suppressions de postes annoncées. En Mayenne, 17 postes sont menacés en septembre prochain dans les écoles primaires, et 10 dans l'enseignement secondaire, essentiellement au lycée. Inadmissible pour Katell, enseignante en maternelle, qui témoigne de classes déjà surchargées. "Je travaille dans une école avec deux classes multi-niveaux de 27 élèves, avec en plus 7 élèves en unité d'enseignement autisme. Donc on procède aussi aux inclusions, avec certaines matinées à 34 élèves !"

Pour cette enseignante, "les classes sont déjà surchargées, avec 27 élèves en maternelle"
Crédit : Marie Chevillard

Des effectifs qui peuvent même monter à 35 élèves dans les lycées. Sans compter la problématique des remplacements, pas toujours assurés partout. Depuis septembre dernier, l’intersyndicale a comptabilisé près d’un millier d’absences non remplacées dans les écoles mayennaises. "Ma collègue est en arrêt depuis 10 jours : on est à 7 remplaçants différents depuis le début, poursuit l'enseignante en maternelle. Et encore, j'ai cette chance d'avoir un remplaçant, ce qui n'est pas le cas de certains mes collègues..."

 

Des propositions déconnectées du terrain

 

Une situation due à un manque de budget ? Sans doute, pour les syndicats, qui s'interrogent malgré tout de certains choix du gouvernement. "Si l'uniforme est généralisé, cela pourrait coûter au moins 2 milliards d'euros, expose Laurent Thoraval, secrétaire départemental de la FSU 53. Même chose pour le SNU (Service national universel) : s'il est généralisé, l'enveloppe monterait à 3-4 milliards d'euros, c'est affolant !"

Les priorités sont ailleurs pour les manifestants, qui se sont aussi mobilisés "pour que les AESH (Accompagnants des élèves en situation de handicap) aient un vrai statut", mais aussi pour l’abandon de la réforme Grandjean, qui concerne pour les lycées professionnels. "Cette réforme est mise en place à marche forcée, contre l'avis des personnels, regrette Véronique Heisserer, secrétaire départementale CGT Educ' 53. Même le MEDEF a voté contre !"

Autre inquiétude : les portefeuilles multiples d'Amélie Oudéa-Castéra, ministre en charge de l'Education nationale mais aussi des JO, par exemple. "C'est hallucinant, alors que le gouvernement nous dit que l'Education nationale est une priorité", conclut Véronique Heisserer.