Angers. "C'est impressionnant" : au festival Premiers plans, les enfants testent le montage vidéo

Ils n'ont que 6 ou 7 ans, mais ont déjà monté leur propre court-métrage. Une performance rendue possible lors d'un atelier proposé cette semaine pendant le 37e festival Premiers plans, à Angers, au centre des congrès. Grâce à une machine un peu magique, vu de l'extérieur : la table mash up. "Elle a été créée par un magicien-réalisateur, qui trouvait dommage qu'en éducation à l'image, il n'y ait pas le montage inclus, explique Charline Sébille, animatrice de l'atelier, en service civique au sein du réseau Passeurs d’images. Sur cette table, les enfants ont juste à poser des cartes, où on retrouve une petite vignette qui montre un moment du film choisi, et il y a un plan qui se projette à l'écran. Eux doivent assembler les plans ensemble, et ça forme une histoire".

"Le son, c'est super important"

Une manière très intuitive d'inventer une fiction, sans clavier ni souris, presque à la façon d'"un atelier d'écriture, où les enfants imaginent ce qu'ils souhaitent. Si ça paraît magique pour eux, ça s'explique par la technique : il y a une plaque en verre sur la table, sur laquelle ils posent leurs cartes. En dessous, une caméra lit les petits nuages de points qui sont en dessous les cartes ; cette caméra est reliée à un logiciel dans l'ordinateur où on a encodé tous les plans cinématographiques et les sons ; et cet ordinateur est connecté au vidéoprojecteur et aux enceintes, qui projettent tout". 

Les quelque 200 enfants passés par l'atelier ce mercredi après-midi semblaient plutôt ébahis par le système, à l'image de Raphaël, 9 ans. "ça m'a impressionné comme table, entre les images que tu vois et celles qui sont sur le mur..." Sans l'oublier l'ambiance sonore, source de nombreux rires des enfants. "Le son, c'est super important, confirme Charline Sébille. Là parmi les extraits, il y a des images du film "Delicatessen" (réalisé par Jean-Pierre Jeunet et Marc Caro), où il y a le boucher en gros plan qui hurle avec son couteau : s'ils mettent une musique joyeuse, là c'est du burlesque ; s'ils mettent une musique angoissante, ils vont se dire que c'est un film d'horreur ou un polar." 

Sensibiliser l'oeil

Au-delà de la découverte du matériel et du moment partagé, l'atelier permet d'atteindre un autre objectif, d'après son animatrice. "Cette table rentre les nouveaux outils d'éducation à l'image, elle permet de sensibiliser l'oeil de ces jeunes, pour qu'ils soient en capacité de se dire 'ah oui, là c'est un raccord', etc. C'est de montrer aussi que le cinéma, c'est accessible. Après, on peut leur dire 'regardez, vous pouvez aussi le faire chez vous, si vous voulez filmer, si vous voulez essayer de faire du montage'... Du coup, ça entraîne une dynamique sympa pour ceux que ça intéresse."

De quoi susciter des vocations chez ces cinéastes en herbe. Si vous voulez tester cette table mash-up, elle sera accessible après les séances jeune public Chenaplans, proposées au centre des congrès d'Angers, ce dimanche à 10h30 et 14h15.