Lion d'Angers. Ces collégiens vont déposer un projet de loi pour protéger les océans
Ce lundi au Lion d'Angers, des 6e du collège du Val d'Oudon ont échangé avec le député Philippe Bolo sur la question du plastique et des océans afin d'élaborer une proposition de loi dans le cadre du dispositif national "Parlement des enfants".
Publié : 9h18 par Alexis Vellayoudom
Quelles solutions pour protéger les océans ? C'est la question sur laquelle penchent ces 6e du Collège Val d'Oudon au Lion d'Angers. Ils participent au dispositif Parlement des enfants, un concours national qui permet à une classe de l'Hexagone de déposer une proposition de loi qui sera ensuite examinée et votée à l'Assemblée nationale par les députés. Pour les aider, ils ont fait appel au député de leur circonscription Philippe Bolo.
Plastique et océans
Ce lundi après-midi, la vingtaine d'élèves s'est rassemblée en classe. Pendant deux heures, ils ont échangé et proposé leurs idées à Philippe Bolo, député MoDem de la 7e circonscription du Maine-et-Loire, spécialiste du sujet depuis son rapport sur la pollution plastique et venu les aiguiller. Au fil des minutes, une thématique ressort. "Ça tourne principalement autour de la limitation des déchets plastiques sur la terre puisque ce sont eux qui se retrouvent dans l'océan. Parmi les idées qui peuvent être choisies, c'est la mise en place d'une obligation au ramassage des élèves", détaille Marie-Pierre Caperan, professeur des Sciences de la Vie et de la Terre (SVT). "Réutiliser au maximum le plastique pour les produits liquides", propose une des élèves. "Très bonne idée, c'est une chose déjà en cours. C'est ce qu'on appelle l'éco-conception. Si vous voulez faire avancer votre texte sur ce sujet, il faudrait peut-être cibler des flaconnages qui ne sont pas couverts par la loi", répond le député.
Lorsqu'un élève lui propose une aide à l'achat d'un filtreur d'eau pour éviter l'achat de bouteilles en plastique, il désamorce : "ok, mais ça partirait du principe que l'eau du robinet est de mauvaise qualité. Or l'eau du robinet est de bonne qualité, d'ailleurs vos parents payent des impôts pour ça. Il y aura toujours des gens pour vous dire "elle n'est pas de bonne qualité", mais c'est parce qu'ils veulent vous vendre leurs bouteilles en plastique ou des filtreurs d'eau. Je pense qu'il y a mieux à faire de son argent". Au premier rang, Kylian se sert de son vécu : "dans les fossés, on voit beaucoup de canettes, de trucs en plastique ou en métal. Ils ne s'en rendent pas compte ceux qui les jettent. On pourrait faire des panneaux de sensibilisation dans les villes après avoir fait des campagnes de ramassage de plastique ?". "C'est une très bonne idée. Par exemple, il y a une opération de ramassage, on pourrait faire en sorte qu'on affiche, en disant, "ici, on a fait une opération de ramassage et voilà la quantité de plastique qu'on a trouvé. Ça veut que chacun après sera conscient que partout, on peut en trouver. Ça peut éveiller la conscience de chacun", salue le député.
Informer sur la fonction de député
Ce projet, c'est aussi l'occasion de mettre en lumière le travail d'un parlementaire. Philippe Bolo leur parle de ses travaux sur les microplastiques, les perturbateurs endocriniens, mais aussi l'art de faire des lois. "Ce sont des futurs citoyens et qui plus tard se poseront la question "pourquoi telle loi les oblige à faire une chose ou l'autre", et le fait de faire ce petit parcours qui leur montre d'où ça vient, pourquoi, c'est fait et comment on cherche l'intérêt général au travers des lois, je pense qu'ils le vivront et qu'ils le regarderont différemment lorsqu'ils seront adultes et en âge de voter", espère Philippe Bolo. Ils vont d'ailleurs faire preuve de rigueur puisque leur proposition de loi doit être rédigée dans les mêmes conditions qu'un député avec une première partie explicative où seront exposés les motifs et les arguments des élèves. Puis une partie plus législative pour préciser quels textes ou codes existants sont à modifier pour la mettre en place. "Mes collaborateurs pourront d'ailleurs vous aider sur cette partie", a glissé le député.
Les élèves ont jusqu'au 7 février pour envoyer leur proposition de loi. Elle passera ensuite devant plusieurs jurys, puis sera soumise à un vote en ligne. Les classes finalistes seront reçues à l'Assemblée nationale le 3 juin prochain.