Procès de Saïd Chabane. Revivez la deuxième journée au tribunal correctionnel
Saïd Chabane, le propriétaire et ancien président d'Angers Sco est devant la justice pour répondre des accusations d'agressions sexuelles portées par sept femmes. Certaines étaient employées du club tandis que d'autres sont de son entreprise Cosnelle. Suivez la deuxième journée du procès en direct.
Publié : 19 décembre 2023 à 11h40 - Modifié : 19 décembre 2023 à 20h00 par Cyprien Legeay
Le propriétaire d'Angers Sco est devant la justice aujourd'hui. Saïd Chabane doit répondre des accusations d'agressions sexuelles portées par sept jeunes femmes dont certaines étaient employées par le club entre 2014 et 2019, d'autres salariées de son entreprise sarthoise de charcuterie Cosnelle.
L'ex président du Sco nie ces accusations et se dit "détruit". Hier, Saïd Chabane a déclaré qu'il ne répondrait pas aux questions du procureur, estimant qu'il n'avait "pas besoin de ses réponses pour forger ses convictions". Ce mardi, l’audience a démarré avec le témoignage d’une ancienne salarié de l’entreprise Provinces et Traditions. Suivez la journée en direct.
EN DIRECT :
18h35. Le procureur de la République démarre son réquisitoire. Il réclame 3 ans de prison à l’encontre de Saïd Chabane dont un avec sursis. Pour l’interdiction de gérer une entreprise, il laisse le tribunal en juger
18h00. Me Harouna termine la plaidoirie des parties civiles.
17h53. « On a un homme qui ne s’est jamais remis en question. Il s’est positionné comme la victime idéal. J’espère sincèrement qu’avec votre coach (personnel), vous travaillez sur votre notion de consentement ». Elle demande 5 000 € et 4 200 € pour les frais de procédure de sa cliente.
17h50. Elle décrit la « Toute puissance de Monsieur Chabane ». Son départ en voyage avant son audition, le renvoie de l’audience de juin, l’arrivée d’un témoin surprise et le choix de ne pas répondre au procureur. « Aujourd’hui, Monsieur Chabane, vous n’êtes pas le patron ».
17h40. Me Marthy prend la suite pour une autre victime.
17h36. Après un longue plaidoirie féministe Me Mahlaoui implore à l’éducation des jeunes homme pour mettre « fin à ces hommes d’un autre temps » en désignant Saïd Chabane et l’un des témoins de la Défense. Il réclame 7 000 € de préjudice morale pour sa cliente et 3 600 € liés aux frais d’avocat.
17h20. L’avocat s’interroge sur les dessous de l’enregistrement. Il rappelle que Saïd Chabane, face au juge d’instruction, a expliqué : « Quelqu’un pour me sortir du pétrin, s’il me demandait 100 000 balles, je le payerais. »
17h00. Me Mahlaoui détail les aspectes de Saïd Chabane, de son travail à sa vie privée et secrète. « Il est autoritaire et colérique. C’est un homme d’affaires courageux, qui n’a pas peur de travailler. Il est père de 3 enfants, d’un couple qui s’émousse avec le temps. On sait aussi que c’est un dragueur infidèle. Il a une vie secrète et quand elle est mise à jour, sa seule réponse est le silence. »
16h54. Au titre de préjudice morale, il demande 10 000 € de dommages et intérêts + 6 000€ pour sa cliente. « Saïd Chabane vous n’allez nous faire pleurer, s’il y a des victimes, elles sont de ce côté de la barre. »
16h45. L’avocat déconstruit la ligne de la défense de Saïd Chabane sur l’existence d’un complot contre lui. Me Sergent poursuit : « Il y a eu des méthodes de voyous dans ce dossier. Des SMS et l’enregistrement de ce matin, on a eu un clown. Je me suis demandé si on n’était pas dans une mauvaise Sitcom. »
16h35. Me Sergent, avocat d’une autre plaignante démarre sa plaidoirie
16h33. « Saïd Chabane est toujours propriétaire du SCO. Elle (sa cliente), elle repart de zéro. C’est ça les conséquences ». Me Tavenard demande des indemnités de dommages et intérêts de 15 000 € sur le préjudice morale et 3 600 € notamment en raison de la médiatisation de l’affaire.
16h17. Me Tavenard, avocate d’une plaignante est la première à plaider : « Aucune femme ne doit s’excuser d’être jolie, aucune femme ne doit s’excuser de s’ouvrir, aucune femme ne doit s’excuser de porter une jupe. On est en 2023, je ne pensais pas commencer ma plaidoirie de cette manière. »
16h15. Saïd Chabane : « J’ai peut-être fait des erreurs, je me suis dit : t’as peut-être concentré une haine autour de toi par ta façon de gérer, ton impulsivité parce que ton histoire familiale, t’es origines, l’insécurité de l’emploi m’ont poussé à construire ça autour de moi. »
16h10. Avant de passer aux plaidoiries, les 5 plaignantes disent un dernier mot. « Si on acceptait de ne pas être tripoter, soit on partait, soit on était viré », lâche la dernière à passer.
15h37. Reprise avec la lecture des expertises psychologiques des victimes présumées
15h08. Suspension de séance avant les expertises et les plaidoiries.
15h06. Dernier témoin, le gérant d’un partenaire du SCO : « Je suis surpris des accusations auxquels il doit répondre. C’est aux antipodes de l’homme que je connais. »
15h00. Une amie de Saïd Chabane témoigne. Interrogée par l’un des avocats de l’ex-président du SCO sur le terme de « prédateur sexuelle ». Elle répond : « à aucun moment, je n’ai eu peur de me retrouver en sa compagnie toute seule. On a fait des choses amicales en tout simplicité »
14h59. Le tribunal peine à faire dire au témoin de la défense le fond de sa pensée et le rapport entre ses déclarations et le dossier. La plaignante s’adresse au témoin « j’ai quitté un CDI pour venir travailler chez vous donc ce n’était pas alimentaire ». Elle se met à pleurer.
14h52. « L’attitude et la tenue ont été extrêmement surprenantes. » Durant son stage, il explique que la plaignante manquait de curiosité et était venue pour chercher une rémunération « j’ai fait une erreur de dire oui trop vite ».
14h51. - « Une tenue de soirée ? » dit la présidente.
- « Ce n’est pas le type de tenue de soirée que j’ai pu observer lors des fêtes auxquelles j’ai participé. La tenue était extrêmement courte et au niveau des hanches. »
La présidente essaye de comprendre le rapport avec l’affaire.
14h47. Un soir, il la croise tard en ville. Elle ne vient pas lui dire bonjour. « Elle n’avait pas une tenue adéquate pour se déplacer en ville le soir. » « Cette tenue était comment ? » demande la présidente. « Choquante, très pailletée, extrêmement déshabillée », répond le témoin.
14h43. Un avocat proche des activités de Saïd Chabane prend la parole. Il a embauché une des plaignantes. Il se penche d’ailleurs sur son cas.
14h30. La présidente reprend « votre entreprise n’a donc mis à disposition du SCO aucune plaignante. Ça ne concerne pas les plaignantes de notre affaire. »
14h28. Une directrice opérationnelle d’un autre prestataire de services s’avance « Depuis notre collaboration avec le SCO jusqu’en 2019, nous avons mis à disposition 153 personnes. Si j’avais eu le moindre doute, témoignage, soupçon, je n’aurais jamais délégué des collaborateurs »
14h21. L'audience reprend.
13h10. L'audience est suspendue.
13h07. Les débats s’orientent sur la partie non filmée du salon et la présence ou non des officiels préfet et procureur avant l’échauffement, moment où se seraient déroulés les faits de la plaignante.
13h06. Des images de vidéosurveillance du salon présidentielle dans l’ancienne tribune Jean Bouin sont diffusées pour analyser l’ancienne disposition où des faits d’une plaignante se seraient déroulés.
12h57. Un prestataire sécurité témoigne à son tour : « je n’ai jamais assisté à une situation inconvenante de la part de Monsieur Chabane. C’est quelque chose à laquelle je fais attention car j’ai des salariés hommes et femmes. »
12h43. Son mari témoigne à son tour : « Je suis régulièrement au SCO. Je n’ai rien vu qui me semblait contraire à ce qu’il doit être fait. Pas de gestes, ni de situation, ni de propos. Je n’ai rien vu de tout ça ».
12h36. Une femme proche du SCO : « A aucun moment, je n’ai constaté, remarqué, repéré un geste en lien avec les accusations qui sont faites aujourd’hui. J’ai même conseillé à la fille d’une amie d’être hôtesse les soirs de match, si j’avais eu un doute, je ne l’aurais jamais fait. »
12h20. Un prestataire médical auprès du club s’avance à son tour : « j’ai toujours eu beaucoup d’estime et je me suis nourri de son expérience et de son professionnalisme. Je n’ai jamais eu aucun doute sur ses comportements. »
12h16. Un salarié du club s’avance à son tour : « j’ai toujours eu beaucoup d’estime et je me suis nourri de son expérience et de son professionnalisme. Je n’ai jamais eu aucun doute sur ses comportements. »
12h15. Une gérante d’une entreprise angevine bien connue défend à son tour Saïd Chabane : « je suis très féministe, et je n’aurais pas toléré ce genre de choses ».
12h08. Le procureur a rappelé que le témoin « connaissait bien la maison de la justice ». Et pour cause, un homonyme a été arrêté en 2015 pour avoir dissimulé 500g d'héroïne brune dans le quartier Monplaisir.
12h08. L’enregistrement est diffusé. Il est jugé fallacieux « on ne reconnaît pas les plaignantes », dit la présidente. Le témoin se tourne vers les plaignantes et lâche « Monsieur Chabane va pas toucher ça. L’escorte la plus chère est à 200 € ». La présidente met fin au sketch.
12h00. « Tout le monde peut se faire accuser, c’est pour de l’argent qu’elles sont là les filles » Malmené, l’homme est mis face à ses contradictions sur les conditions d’enregistrement, les personnes présentes et son intérêt dans l’affaire.
11h57. La présidente et les avocats s’interrogent sur les raisons qui l’ont poussées à enregistrer cette discussion. « Je sais pas pourquoi j’ai enregistré. Elles me disaient la vérité. Monsieur Chabane, n’a pas besoin de toucher les filles, il a de l’argent et la plus belle femme. »
11h53. Il affirme avoir participé à une soirée avec deux plaignantes. Il raconte avoir enregistré la discussion avec l’une, où elle dirait selon lui que « Monsieur Chabane était plus tactile. Elles avouent que c’est leurs copains qui leur ont demandé de porter plainte pour de l’argent. »
11h46. Un troisième témoin de Saïd Chabane arrive. C’est le cousin du maçon de Saïd Chabane. Il affirme détenir un enregistrement audio et rencontrer Saïd Chabane pour la première fois.
11h44. L’avocate poursuit « une des victimes rapporte qu’un jour en voiture, Saïd Chabane aurait mis sa main sur votre cuisse et vous auriez répondu « arrêtez sinon je fonce dans le mur ». Une invention selon la salarié qui témoigne pour la Défense.
11h41. Une avocate des parties civiles lui demande « Lors de l’embauche d’une autre salariée, vous ne lui avez jamais conseillé de ne pas être en jupe ou de ne pas s’habiller comme ça lorsqu’elle sera avec Monsieur Chabane ? ». « Je n’ai jamais dit ça », répond la salariée de Saïd Chabane.
11h39. Une autre témoin de La Défense, commerciale dans le Sud « je vois Saïd Chabane 2 à 6x par an. On a toujours eu des échanges cordiaux. Il était toujours de bons conseils sur ma vie professionnelle et personnelle »
11h37. Le ton monte sur le témoignage d’une femme d’un salarié qui se serait confiée à lui. Il confirme, mais parle simplement d’une drague à un déjeuner. L’avocate d’une partie civile s’agace « Comment une femme que vous ne connaissez pas, peut juste vous appeler pour une drague ? »
11h32. La présidente le reprend : « plusieurs salariés ont dit que vous saviez mais que vous protégiez Saïd Chabane ». « Comment j’aurais pu cacher ça pendant des années », répond le témoin. La présidente lui fait définir une agression sexuelle pour s’assurer qu’il comprend les faits.
11h29. Un directeur commercial de Provinces et Traditions affirme « Personne n’est venu me dire à ce moment-là, je suis concerné, j’ai eu des problèmes. Dans l’usine, beaucoup de postes à responsabilité sont occupés par des femmes. S’il avait un problème, elles seraient parties »
11h28. Désormais les témoins de la Défense de Saïd Chabane se succèdent.
11h24. Saïd Chabane conteste les faits. La Président lui reproche d’ailleurs « vous n’avez pas beaucoup aidé le tribunal. Comment expliquez-vous que toutes ces plaignantes décrivent un comportement qui tombe sous le coup de la loi pénale ? » Saïd Chabane : « je ne sais pas »
11h21. L’avocat de la Défense « Est-ce qu’on revient dans une tanière quand on a été blessé ? ». La plaignante a travaillé 2x pour l’entreprise, alternante, puis salarié de 2014-2018. Stupeur dans la salle. Elle répond « Le nom de code à été mis en place sur ma deuxième période ».
11h15. Elle poursuit « beaucoup d’hommes savent des choses et ne disent rien » « Je me rends compte qu’il était très manipulateur. On se faisait berner par son côté sympa » « C’était un homme qui pouvait faire peur. On avait un code « Le Loup est dans la tanière »