Stade lavallois. Les droits TV bloquent le marché dans le sens des arrivés comme des départs
Avec le retard de l'attribution des droits TV par la LFP, les clubs sont dans l'expectative. Au Stade lavallois, le marché bloque dans le sens des départs comme des arrivées. Laurent Lairy, le président, est monté au créneau.
5 juillet 2024 à 13h19 par Cyprien Legeay
Ce n'est pas une nouveauté dans ce mercato d'été : le retard de l'attribution des droits TV retarde tout. Mais plus le temps passe, plus les choses traînent, plus l'avenir des clubs est flou. Ce jeudi, en marge d'une conférence de presse pour annoncer les prolongations de contrats de Jordan Adéoti, Anthony Gonçalves et Maxime Haubtois, le président Laurent Lairy est monté au créneau.
Capitaine du navire depuis le début d'année 2021, Laurent Lairy a toujours maintenu le cap financièrement. Le capital et la masse salariale ont évolué, les terrains d'entraînement ont été refaits, le centre de formation a rouvert et surtout le projet de rénovation de Le Basser officiellement lancé. Une gestion saine qui permet d'envisager un avenir serein. Mais le manque de visibilité des droits TV empêche tout de même de voguer plus vite.
"Nous sommes dans l'expectative, on ne sait pas ce qui va se passer, a pesté Laurent Lairy. Plus les jours passent, moins on a de visibilité. Si on n'a pas un club stable, qui s'inscrit dans la durée, alors..." D'où la volonté aussi de prolonger des anciens, des cadres, des valeurs surs du Stade lavallois, et d'assurer l'avenir avec Loïs Martins et Amjhad Nazih qui ont signé professionnel.
"C'est super compliqué"
Dans le sens des arrivées, le mercato reste donc bloqué à deux recrues : Moïse Adilehou et Kévin Zohi. Si des discussions et des cibles existent par ailleurs, tout est plus ou moins en stand-by dû au brouillard des droits TV. "Bien sûr, Olivier Frapolli souhaite compléter son effectif, et on va le faire, mais c'est super compliqué", l'ancien patron de Protecthoms.
"Si nous n'étions pas stables, dans la situation dans laquelle nous sommes, ça devient impossible de se projeter, précise le président mayennais. Cela me conforte dans mes convictions de m'inscrire dans la pérennité, d'essayer d'avoir des gens le plus longtemps possibles. Car, quand nous sommes dans une période de tempête, et nous sommes dans une vague de tempête financière, eh bien je ne vois pas comment les choses peuvent être stables."
Mais le mercato bloque aussi dans le sens des départs. Le Stade lavallois s'est presque résigné à perdre son défenseur Amin Cherni durant cette période de transferts et la somme espérée (environ 1M€) ne peut pas être réinvestie. L'année dernière, lors de la vente de Dembo Sylla (environ 1,2M€), 120% de la somme avait été répartie dans la masse salariale de l'équipe et du staff.
"Je tire la sonnette d’alarme"
"Ça bloque partout, résume Laurent Lairy. Ça bloque d'un côté, ça bloque de l'autre." Les ventes sont donc plus difficiles, les portes de sortie sont également moins courantes. Si un bon de sortie est accordé à Jordan Tell après une saison difficile, les clubs ne se bousculent pas au portillon.
Et Laurent Lairy s'inquiète déjà de la fuite des talents. À l'image de Yasser Baldé en Thaïlande, beaucoup de joueurs font le choix de l'étranger. "La France, sur un plan général, ne va plus être un pays attractif compte tenu des contraintes qu’on a. Beaucoup de joueurs regardent ce qu’il se passe à l’étranger. On a des départs exotiques en masse. C’est un vrai sujet, je tire la sonnette d’alarme."