Segré. Le four du futur crématorium est installé
Ce mardi, le four de 20 tonnes du futur crématorium de Segré a été installé. Il permettra de réaliser 600 crémations par an. La mise en service est prévue au 1er semestre 2025.
Publié : 10h28 - Modifié : 10h29 par Alexis Vellayoudom
Le four de 20 tonnes où se dérouleront les futures crémations
Crédit : Alexis Vellayoudom
C'est un mastodonte qui s'est posé à Segré. Hier, le four du futur crématorium a été déposé sur le site. Il permettra de répondre à la forte demande sur le secteur comprenant le Nord du Maine-et-Loire, le Sud-Mayenne et le Castelbriantais. Une étape importante du chantier dont la mise en service est prévue au 1er semestre 2025.
Titre :Comment fonctionne la crémation ?
Crédit :Alexis Vellayoudom
90 minutes pour une crémation
Au bout de la grue, un grand bloc gris. C'est le four où seront réalisées les futures crémations. Cette masse de 20 tonnes mesure 3,80 x 2,40 mètres. "Il est composé d'une porte d'introduction par laquelle on introduira le cercueil. Il sera ensuite positionné au centre de la chambre de crémation où il y a des briques réfractaires qui emmagasinent la chaleur. C'est dedans que le processus de crémation aura lieu, un peu près 90 minutes. En fonction de la corpulence du défunt, du type de bois du cercueil", décrit Guillaume Lerognon, responsable crémation au sein d'ATI Industrie, basé à Gien dans le Loiret. C'est d'ailleurs la seule partie visible pour les familles.
Titre :À qui va servir le crématorium ?
Crédit :Alexis Vellayoudom
Ensuite, les fumées passeront dans un échangeur thermique. "Ça va permettre de réduire la température des fumées. À la fin de la crémation, les fumées sortent à un peu près 900°. Et la filtration ne peut être opérée qu'à partir de 150°, sinon ça peut causer un incendie sur les appareils de filtration. Cette chaudière vient réduire la température des fumées avec un circuit d'eau réfrigérée, avant qu'elles ne soient évacuées dans le système de filtration". Un mécanisme situé dans la chambre post-combustion, juste en dessous de la chambre de crémation. "Dedans, les fumées vont être traitées à 850° pendant 2 secondes minimum afin d'avoir un premier traitement contre les polluants. Et à la suite de ça, depuis la réglementation obligatoire en vigueur depuis 2018, on va venir dans un second temps installation la ligne de filtration qui permet de rejeter une fumée propre".
Les demandes de crémations en hausse
Ce four tournera 6/7j et permettra de réaliser près de 600 crémations par an, hors dimanche, et de répondre aux demandes du secteur. "On peut aller jusqu'à Craon, Château-Gontier, Châteaubriant. Tous ces secteurs vont venir sur Segré. Enfaîte, ces personnes devaient se déplacer, mais trop loin pour les familles. Sur Laval, par exemple, les délais étaient déjà longs et c'était géographiquement trop loin. Segré est bien situé", explique Aurélien Céreuil, gérant du crématorium de Segré et représentant du Groupe OGF. La capacité du crématorium pourrait même augmenter si la demande suit, "jusqu'à 1 200", précise OGF (ndlr : 720 crémations à Laval et 1 250 au Mans).
Un chiffre qui pourrait être atteint dans les prochaines années tant les demandes de crémations augmentent. "On va bientôt arriver à 50 % d'inhumation et 50 % de crémation. On le remarque au Mans et à Laval", souligne Aurélien Céreuil. Une évolution qui s'explique par l'éparpillement des familles, l'abandon de l'entretien des tombes ou encore "la laïcisation de la société". "On considère qu'après 2030, on sera au-delà des 50 % de la crémation en France. Et c'est peut-être même un phénomène qui va s'accélérer avec les générations des "papys boomer" qui ont une vision de la crémation différente des générations précédentes", précise Bruno Stéphane, directeur de secteur. En attendant, le chantier se poursuit puisque l'installation complète du four va durer un mois avec les raccordements électriques, du gaz et quelques soudures. Les briques réfractaires seront séchées. Le jardin du souvenir ne sera aménagé qu'au printemps prochain.