Manifestation du 1er Octobre : "on est en train de dire aux Français, vous allez payer l'addition"
Ce mardi 1er octobre, une grève nationale était organisée dans tout le pays pour les salaires, les pensions, les services publics et l'abrogation de la loi retraites. 260 personnes étaient à Laval, 1 230 dans le Maine-et-Loire.
1er octobre 2024 à 15h53 - Modifié : 1er octobre 2024 à 21h31 par Alexis Vellayoudom
Ils étaient près de 260 personnes en Mayenne, 1 230 dans le Maine-et-Loire à manifester ce mardi 1er octobre. Tous répondaient à l'appel à la grève national lancée par plusieurs syndicats pour demander une revalorisation des salaires, des retraites, la sauvegarde des services publics et l'abrogation de la loi retraites. Mais plusieurs autres raisons ont poussé les gens dans la rue pour exprimer un ras-le-bol général.
Pouvoir d'achat, salaires et services publics
"Je vivais mieux il y a 5 ans. Tout ce qui augmente, mais nos salaires n'augmentent pas. C'est difficile de boucler les fins de mois", confie Marie-Laure, salariée du privé dans le secteur de la Santé. Le pouvoir d'achat a poussé plusieurs personnes à se joindre au cortège dans lequel, on retrouve aussi des retraités comme Jacky Pommier. Pour ce secrétaire général de l'Union syndical des Retraités CGT 53, la question de la dette publique et comment la traiter est aussi un problème. Il ne se fait aucune illusion avec le nouveau gouvernement : "on est en train de dire aux Français, vous allez payer l'addition". Il est forcément inquiet pour les pensions de retraite. "Beaucoup de retraités n'arrivent plus à vivre face aux dépenses incompressibles. Et des économistes, bien pensant, ont lancé l'idée que les retraités, on pourrait revaloriser nos pensions, en fonction de l'inflation, moins 1 %. C'est la même chose depuis des années".
Une vingtaine de jeunes du lycée Douanier Rousseau se sont joints au cortège. "J'ai oublié mon keffieh, mais si j'avais pu, il serait sur ma tête. Quand on défend les services publics, on défend aussi le droit à la Palestine. On peut lier les causes", confie Louise. Les enseignants avaient aussi fait le déplacement pour demander une revalorisation des salaires de 10 % et des recrutements. "Dans la majorité des établissements, il manque au moins un professeur. On n'a plus vraiment de remplaçant, le recrutement ne se fait plus même pour les titulaires parce que le métier n'attire pas", explique Thomas Cabioch, professeur d'histoire-géographie, secrétaire du SNES-FSU 53. Le syndicat se réjouit tout de même de voir "l'échec" de la réforme du Choc des savoirs. "Selon une enquête du SNES, 64 % des établissements n'appliquent pas la réforme. On a réussi à mettre des groupes hétérogènes dans plus de la moitié des établissements en France".
Nouveau gouvernement : la pilule ne passe pas
"Le nouveau gouvernement, il nous fait peur. On n'a jamais eu un gouvernement aussi à droite. On a un Premier ministre qui a voté des lois homophobes et quand on voit ses ministres, au cas par cas, ils ont voté des choses qui sont dangereuses", s'indigne Louise. Marie-Laure que le vote des Français ne soit pas écouté. "C'est un non-respect de la démocratie. Monsieur Barnier n'est pas légitime aux yeux du peuple", lâche Thomas, l'enseignant. Pour Jackie, c'est incompréhensible : "aujourd'hui, on se retrouve avec un Premier ministre issu d'un parti arrivé en 5e position aux élections. Et en plus, il y a ce déni du respect du vote des électeurs".
Selon les syndicats, le discours de politique générale du Premier ministre Michel Barnier, prononcé ce mardi devant le parlement, doit permettre de décider de la suite à donner au mouvement.